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Espace intérieur


vendredi 9 juin 2017

Poussière

Une poussière de bois,
Une poussière de moi,
Une poussière de toi,
Ainsi va la vie,
S'envolent les scories,
Sans ombre et sans bruit,
Reste la surface lisse,
Douce glisse,
Prémisses.


mercredi 12 avril 2017

Connivences

Mes chevilles ont le corps trapu et l'attache épaisse.
C'est du solide! De l'acier trempé! Une de ces choses à qui l'on peut tout demander.
Elles supportent leur poids et l'on peut même parfois en rajouter des tonnes!
Jamais elles ne flanchent, jamais elles ne lâchent, jamais elles ne plient.
Leur manque de souplesse n'a d'égale que leur rigidité, 
C'est de la haute technologie, c'est du matos, top qualité!



vendredi 24 février 2017

Janus - Le revers de la médaille



Se chercher et se retrouver,peut-être les deux faces d'une même médaille.Dos à dos accolés, chacun regardant à l'opposé. Ou encore de profil, regardant droit devant eux avec un peu de chance le même paysage,ou ironiquement, l'un à l'est et l'autre à l'ouest.On conçoit alors que la vertu puisse être facile,hors de leurs sens, écartés de toutes tentation, l'un à l'autre si unis et pourtant si inaccessibles.


Il faut alors compter sur ce qui est caché, lentement se réchauffe, blotti au plus profond, cœur de bronze en fusion, amène le mouvement, rend possible l'action. D'abord exercer leur sens du toucher, sensation de chaleur et douceur des textures et sentir les tissus enfin s'assouplir. La peau des lèvres souples et les paupières mobiles pour la première fois. Et le cœur qui s'emballe liquéfie le métal! Goutte à goutte fond le bronze.


Les faces se séparent et peuvent l'une vers l'autre orienter le regard. Trop longtemps séparées, ou trop habituées à être accolées, elles ne peuvent faire le choix de la séparation. Dans un élan de joie et de désir profond, laissent s'unir leurs lèvres, leurs fronts et leur mentons, le regard rivé sur la prunelle de l'autre. Enfin pour un instant seulement, le temps de la fusion.


Reste un petit soleil, une sphère parfaite, un beau trésor de bronze à la patine si douce. Il luit discrètement et appelle nos mains.
Et de se réchauffer dans le creux de nos paumes...